Rêves bienheureux, maudits et inventés » : le nouveau livre de Stefano Tamburini fait mouche

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"Rêves bénis, damnés et inventés&quot ; le nouveau livre de Stefano Tamburini

Les protagonistes sont nombreux dans "Beati, dannati e sogni truccati&quot ; le nouveau livre de Stefano Tamburini, journaliste, déjà directeur du Corriere Romagna, Agl, la Citt&agrave ; di Salerno et Il Tirreno.Ce livre très intéressant, publié par Edizioni Il Foglio, met en évidence le fait que le grand sport est de plus en plus réduit à un bélier pour ouvrir des brèches dans ce qui reste des anticorps de la justice sociale et humaine que la civilisation moderne s’efforce de défendre et de cultiver. Et ce sont précisément les entreprises les plus joyeuses qui servent d’écran de fumée aux horreurs de l’affairisme et de la persécution. Le sport risque ainsi de devenir un barrage qui, au lieu de nous protéger, contribue à abriter des pièges cachés qui n’ont pas besoin de déborder pour nous submerger.

Il y a aussi des histoires qui dépassent la signification du triomphe, comme celle de la boxeuse Irma Testa, la première Italienne à participer à des Jeux olympiques sur le ring et à pouvoir ramener une médaille à la maison. Elle, qui a grandi dans un contexte social compliqué et qui est tombée amoureuse d’une autre femme, réussit à faire comprendre qu’il n’y a pas de normalité dont on puisse se démarquer. Et ses leçons en dehors du ring &grave ; bien plus importantes que celles qu’elle parvient à donner à ses adversaires sur le plan technique. Des leçons que l’on retrouve également dans d’autres chapitres, même dans celui qui ouvre le livre, consacré à quatre grands boxeurs d’une autre époque, dont l’un &ndash ; Emile Griffith &ndash ; est homosexuel. Il doit faire face à la lutte la plus importante contre la discrimination. Le chapitre parle également de Nino Benvenuti, Sandro Mazzinghi et Carlos Monzon. Les autres histoires des « bienheureux » sont consacrées à Muhammad Ali, Gaetano Scirea, Pietro Mennea, Gigi Riva, Niki Lauda, Ayrton Senna, Roland Ratzenberger, Gilles Villeneuve, Siniša Mihajlović, Fabio Casartelli. Il y a aussi les histoires collectives des équipes nationales de football de 1970, 1982 et 2006, du Grande Torino et de l’Aquila Rugby, qui ont remporté les championnats les plus impossibles. Les histoires des « damnés » concernent plutôt Oscar Pistorius, Vittorio Cecchi Gori, James Hunt, Sepp Blatter, Bernie Ecclestone, Claudio Lotito. Il y a aussi les histoires collectives du massacre du Heysel qui a marqué la fin de l’innocence du football, de la négociation État-ultr&agrave (avec Genny ’a carogna) et l’histoire collective de trois pilotes, frères de rêve, aux prises avec la mort de l’un d’entre eux. Enfin, les histoires des “rêves truqués&rdquo ;, qui se déroulent à partir du Grand Gaspillage de la Coupe du Monde en Italie ’90, avec un chapitre supplémentaire consacré aux 24 victimes oubliées sur les chantiers des stades et des infrastructures. Ensuite, le non salvateur aux Jeux olympiques de Rome, le rapport Antimafia 2017 avec les liens pervers entre le sport et le crime organisé. Enfin, d’autres chapitres sont consacrés à l’imbrication dévastatrice du grand sport, en particulier le football et la Formule 1, avec les pays voyous en termes de droits de l’homme et de droits civiques situés entre le golfe Persique et la mer Rouge. Le livre se termine par l’histoire emblématique du Grand Prix de Formule 1 le plus truqué de l’histoire, le Grand Prix de Singapour 2008, qui offre l’image dévastatrice des coupables du scandale, capables de s’exhiber dans des parades embarrassantes et pompeuses sur la piste qui sonnent comme une gifle pour les blessés et pour ceux qui regardent le sport (et pas seulement le sport) avec l’œil de l’honnêteté et de l’équité.

L’ouvrage est préfacé par Federico Cafiero de Raho, ancien procureur national antimafia et antiterroriste, aujourd’hui vice-président de la Commission parlementaire antimafia, qui souligne l’habileté du travail d’investigation journalistique de l’auteur, utile pour éclairer les connaissances. Il met en évidence le fait que le sport n’est pas seulement un phénomène social, mais aussi un secteur économique. L’énorme attention suscitée par les événements sportifs les plus importants, qui s’avèrent être de véritables événements mondiaux, ainsi que la popularité des compétitions nationales et continentales des disciplines les plus populaires, comme le football, ont contribué à la croissance financière des entreprises liées au monde du sport. Dans mon travail en tant que procureur national antimafia, il est devenu de plus en plus clair que les mafias s’intéressent à l’infiltration du sport.

Ce livre &egrave ; la suite idéale du premier volume écrit par Tamburini et publié l’année dernière intitulé “Il prezzo da pagare&rdquo ; (storie di donne e uomini ribelli, quando lo sport diventa lotta per i diritti umani e civili), demi-finaliste du prix Bancarella Sport 2023 et récompensé par le prix “Books for Peace&rdquo ; 2023.

 

 

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